Pulsations Réseau de santé, article pour les prestataires de soins

Texte: 

  • Clémentine Fitaire

Photos: 

  • Edwards Lifesciences

Insuffisance tricuspide : une nouvelle procédure pour les personnes à risque

Le remplacement par cathéter de la valve tricuspide en cas d’insuffisance cardiaque permet aux patients et patientes à haut risque d’améliorer nettement leur qualité de vie. Cette procédure innovante, le système Evoque, est disponible depuis quelques mois aux HUG.

Une atteinte au niveau de la valve tricuspide est associée à une morbidité et une mortalité élevées ainsi qu’à une qualité de vie dégradée. Longtemps surnommée « la valve oubliée », elle bénéficie désormais de nouvelles options thérapeutiques en cas d’insuffisance tricuspide.

« Cette pathologie est en progression, notamment à cause du vieillissement de la population augmentant le risque de valvulopathies. Il existe aujourd’hui des solutions pour la prise en charge l’insuffisance tricuspide, qui est loin d’être bénigne et représente un véritable problème de santé publique. », souligne le Pr Stéphane Noble, médecin adjoint agrégé, responsable de l’Unité de cardiologie structurelle du Service de cardiologie.

En effet, l’insuffisance tricuspidienne n’est pas seulement le témoin d’une maladie cardiaque avancée, elle est une entité pathologique en soi, avec des implications diagnostiques indépendantes. Parmi les options thérapeutiques, l’intervention chirurgicale est en outre associée à une mortalité pouvant être élevée due à l’âge avancé et à l’état de santé des personnes, mais aussi à une prise en charge souvent trop tardive.

Une solution alternative

Bien que son nom suggère trois feuillets bien définis, il existe de nombreuses variations de la valve tricuspide. Et certaines présentations anatomiques ne sont pas compatibles avec une procédure TEER (lire encadré). Dans ces situations, depuis octobre 2024, un nouveau dispositif disponible en Suisse – le système Evoque – permet le remplacement de la valve tricuspide par approche transfémorale.

Cette intervention, réalisée conjointement par deux médecins en cardiologie interventionnelle et deux échographistes, présente une alternative de première intention pour les personnes chez qui le traitement transcathéter TEER n’est pas envisageable. « La sélection du traitement bénéficie d’une approche multimodale. Chaque cas est évalué en fonction des images fournies par une échographie et un scanner, orientant vers l’une ou l’autre des solutions », précise le Pr Noble.

Pour l’heure, les données sont encore insuffisantes pour prouver un gain de survie chez les personnes ayant bénéficié de ce dispositif de remplacement de la valve tricuspide. Mais une amélioration de l’essoufflement, du test de marche et de la qualité de vie en général a été observée, sous réserve d’un traitement médicamenteux complémentaire bien conduit.

La technique TEER

Depuis plusieurs années, il est possible d’utiliser une technique de réparation de la valve tricuspide par cathéter, le TEER (transcatheter edge-to-edge repair). Proposée pour le traitement de l’insuffisance tricuspide sévère et symptomatique, cette approche est réalisée à l’aide d’une technique bord à bord destinée à clipper les feuillets qui la constituent. « C’est une intervention efficace, mais qui ne réduit pas la fuite tricuspide de façon aussi satisfaisante que le permet un remplacement de la valve », tempère le Pr Stéphane Noble, médecin adjoint agrégé, responsable de l’Unité de cardiologie structurelle du Service de cardiologie, qui souligne les perspectives de prise en charge offertes par le nouveau système Evoque, désormais disponible aux HUG.

Texte: 

  • Clémentine Fitaire

Photos: 

  • Edwards Lifesciences
Partager
En savoir plus

Mots clés: 

Autres articles